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 La chute de Reihou et Tarànis

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AuteurMessage
Leliel
Péon fénéant
Péon fénéant
Leliel


Messages : 3
Date d'inscription : 05/06/2008

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MessageSujet: La chute de Reihou et Tarànis   La chute de Reihou et Tarànis Icon_minitimeVen 13 Juin - 2:30

Des larmes sans fin, impossible à arrêter.
Tarànis, encore adolescente, tombe à genoux sentant ses jambes pourtant vigoureuses devenir coton. Reihou son frère, pas encore vraiment adulte, ne bouge pas d'un pouce comme s'il avait été changé en statue de sel. Ils ont tous deux les yeux rivés sur ce qui avait été leur foyer. Tout est détruit jusqu'au liseron fleuri que leur mère avait fait pousser sur la façade sud à la naissance de leur dernière soeur. Tout est mort, pourri, dévasté.
Lorsqu'ils étaient revenus sur leurs terres après leur fugue, ils avaient entendu des rumeurs; l'armée d'Arthas, le prince maudit s'avançait et elle était passée par ici. On disait que le moindre brin d'herbe qu'il foulait devenait cendre empoisonnée, qu'il avait avec lui une suite plus innombrable qu'il n'y avait d'étoiles dans les cieux. Tarànis et Reihou avaient été saisis d'un appréhension glacée et s'étaient hâtés d'autant plus vite vers leur maison. Ils avaient trouvé une route, une brulure dans le sol qui avançait droit devant elle et malgré leurs bottes de voyage, ils sentaient la corruption qu'elle dégageait. Ils avaient du la longer car sur cette brèche déambulaient encore des abominations ni-vivantes ni-mortes aux chaires putrides et à l'aura malsaine. Mais au plus ils avançaient, au plus leurs visages devenaient pâles, ils se rapprochaient de leur destination et la voie ne bifurquait pas.
Leurs pas se sont arrêtés au sommet d'une colline qui surplombe le domaine de leur père, une colline verdoyante et parsemée de boutons d'or qui étincellent au soleil. Il ne reste rien devant eux.
Tarànis hurle de douleur, un sentiment de culpabilité monte dans sa poitrine et lui prend la gorge comme pour l'empêcher de respirer. Elle a mal, elle suffoque, elle est incapable d'endurer la sensation qui l'étreint. Reihou arrive à peine à bouger, il est tétanisé et incapable de mesurer l'ampleur de ce qu'il a sous les yeux. Sa petite soeur se lève enfin, elle tremble comme un carillon secoué par une bourrasque, elle tient à peine sur ses jambes mais commence à courir vers la maison, trébuchant presque à chaque pas mais se relevant encore et encore.
-Tarà non! crie-t-il en se lançant à sa suite.
Son esprit a quitté son corps pour ne pas devoir supporter cette vision, tout semble se dérouler de loin, c'est une histoire qu'elle écoute et ce n'est pas la sienne, cela ne peut être vrai ... Elle se voit courir au rallenti, Reihou sur ses talons qui pourtant ne parvient pas à la rattraper et elle s'engouffre dans la brèche. Elle piétine les cendres froides dont la morsure remonte déjà jusqu'à ses tripes et alimente son oppression. Elle passe par miracle suffisament loin des morts-vivants pour ne pas être remarquée et saute par dessus le muret qui donnait jadis sur leur jardin. Celui-ci est méconnaissable, tout est souillé, encrassé, il n'en reste que des végétaux pétrifiés et désêchés prenant l'allure de serres et de griffes mençantes, des souches torturées, des pierres aussi noires que l'obsidienne. Chaque fois qu'elle touche quelque chose pour ne pas tomber, la jeune elfe a l'impression de se bruler. Elle crie les noms de ses parents, de ses frères, de ses soeurs, de leurs serviteurs. Aucune réponse ne lui parvient. Reihou arrive finalement à ses côtés et écoute avec elle le moindre souffle succeptible de revenir. Il appelle avec elle, même s'il sait à quel point c'est risqué. Tarànis ne semble pas avoir conscience du danger qu'ils courent, il se doit de garder le peu de conscience qui lui reste pour la protéger encore, parce que sans lui, elle est perdue. Il la suit de près, attentif à tout ce qui l'entoure, à toutes ces zones d'ombres menaçantes qu'il ressent de toutes parts.
Ils parcourent les ruines, trouvant parfois les dépouilles de leurs serviteurs et même si la douleur serre leurs coeurs, ils sont à chaque fois soulagés de ne pas trouver un de leurs parents. Il continuent sans relache, insensibles à la fatigue et à l'éprouvement qu'ils subissent. Leurs pas résonnent dans les couloirs aux allures interminables, de temps à autres, les images de ce qu'ils étaient passent devant le regard de Tarànis, elles semblent s'agiter en tout sens et chercher une âme rassurante à qui se confier. Elle n'a pas le temps pour ça, le plus urgent est le présent, elle ne sait même pas ce qu'elle cherche, mais elle a l'impression que si elle s'arrête elle entendra le compte à rebour de son coeur prêt à sauter comme une bombe. Si elle retrouve les corps, elle devra admettre qu'ils sont morts; si au contraire, ils demeurent introuvables, il est possible qu'ils aient été emmenés ... qui sait quel traitement ils recevront alors?
Elle chasse l'idée de sa dernière soeur, Smilacis, à l'allure si fragile et délicate, dont elle s'est si souvent moquée, aux mains d'une de ces choses. Malgré la boule qui lui monte dans la gorge, elle espère qu'ils sont tous mort, et qu'ils n'ont pas trop souffert. Dans le flot d'images et de sensations qui lui traversent l'esprit, elle essaye de se souvenir exacement de ce que lui expliquait son père, ceux qui souffrent de la morsure des ténèbres ne meurent pas ... ils reviennent dans l'autre sens ... et même si cela lui importe peu, cela signifie aussi le déshoneur sur sa famille, la chute de leur nom.
Ils sont désormais certains tous les deux qu'ils ne trouveront pas les leurs, chaque pièce a été fouillée sans résultat. Ils s'arrêtent dans ce qu'avaient été les cuisines, les vivres ont pourri, les restes du dîner qui aurait du être servi semblent calcinés, plus rien n'est récupérable, tout est vicié. Les larmes ont cédé la place à l'anéantissement. Tarànis se laisse tomber au sol devant l'hâtre froid, les yeux perdus dans le vide. Reihou continue à regarder autour de lui et au-delà de affliction, il reste alerte et attentif comme si derrière chaque ombe se cachait un danger. Son regard s'arrête sur sa petite soeur et il pose sa cape de voyage sur ses frèles épaules.
-Je suis sur qu'ils sont en vie soeurette, dit-il d'un voix qu'il veut douce.
-J'espère de tout mon coeur qu'ils ne le sont pas nii-san, lui répond-elle sans aucune intonation.
-Ne dis pas ça, il faut garder espoir, la lumière n'abandonnera jamais notre famille.
Tarànis n'insiste pas, elle sait que c'est inutile. Elle sait qu'aussi forts qu'aient été ses parents, ils n'ont rien pu faire contre le fléau. Elle esquisse un sourire en regardant Reihou. Celui-ci prend cela pour la chaleur de l'espérance qu'il lui a apportée, mais elle ne fait que se conforter dans l'idée qu'ils ont quitté ce monde. Dans l'art de penser de leur Maison, la mort n'est pas un deuil, elle est certes triste car il faut supporter pour toujours la perte des disparus, mais elle est aussi joyeuse car jamais ceux-ci ne cessent d'exister par les souvenirs de ceux qui les chérissaient. Les morts continuent à vivre à travers les vivants. Et même si c'est encore difficile pour elle d'accepter entièrement cette idée, elle commence à appaiser son esprit.
La jeune elfe se relève et prend conscience du poids sur ses épaules, elle a l'impession qu'il est à la fois plus léger et plus lourd que précédemment.
-Nous devons bouger soeurette, il ne fait pas bon trainer dans le coin.
Mais à peine finit-il sa phrase que des bruits résonnent un peu partout dans la maisonnée. On dirait des pas, beaucoup, mais des pas étranges, lourds, discontinus et maladroits. Ils viennent de toute part et ne font aucun effort pour être discrets. Reihou dégaine sa modeste épée et décalle Tarànis derrière lui, mais elle n'y est pas non plus en sécurité, ils se retrouvent dos à dos, incapables d'opter pour une porte de sortie plutôt qu'une autre car toutes semblent s'ouvrir sur les bruits qui se rapprochent ...
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