Le Rôle Plaît
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 Souvenirs - Neyelen

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Neyelen
Péon fénéant
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Neyelen


Messages : 3
Date d'inscription : 12/12/2007

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MessageSujet: Souvenirs - Neyelen   Souvenirs - Neyelen Icon_minitimeDim 30 Déc - 15:56

La défense du troll


Hinterland – Pourtour de Quel’danil


Les trolls saignent.
Il les a souvent vus faire, courir en hurlant vers leurs ennemis, gueule ouverte, arme à la main. Leurs yeux surtout, de ceux qui vont mourir non sans vous emporter avec eux. Et la collision, brutale, souvent rapide et jouée à un fil de la fin de l’existence. Poussée d’adrénaline qui rend si vivant, une drogue plus ténue et sournoise que les potions de sauvageonne.

Mais celui-là, les marques tribales sur son visage sont trop colorées et ses défenses trop longues. Il est trop grand et trop massif.

Le temps d’encocher une flèche, il est déjà à cinq pas, le temps de viser, il s’est rapproché de deux. La flèche le touche à la poitrine, misérablement coincée dans un mur de chair. Il est tout près, l’odeur de la sueur et du sang des autres forestiers, métal aigre, remplie les narines.

Pas le temps de se pencher sur l’olfactif, la masse s’est écrasée sur sa mâchoire. La perte d’équilibre est occultée par la douleur. Brûlante, il en a lâché son arc. La main sur le visage, rien d’autres qu’un reflexe de tirer l’épée. A présent c’est lancinant, il se souvient qu’il faut bravement lever l’arme entre lui et le troll.

L’ennemi souffle comme un taureau, à le regarder se dépêtrer de ses instincts de pérégrins. Lui aussi, il aimait bien donner l’illusion à ses victimes de pouvoir se relever avant la flèche finale.

Le pied lourd à deux orteils s’écrase sur l’arc, le bruit de craquement résonne. Il lâche enfin sa mâchoire, tant pis si maintenant il vivra sans molaires, mais il vivra. Il n’y a plus le choix.

Position d’arme tierce, à une main.

Le troll charge, l’autre maintient sa garde. Sa vision sur la droite est flou, mais tant pis, il devra deviner où il veut frapper, l’air conduit les mouvements. Faible concentration.
Il veut l’écraser par un coup en diagonale, la masse est déjà brandie. Déjà trop tard pour un pas de coté. Il faut bloquer le manche.

Mauvais enchainement, la tête de pierre bardée rentre dans son épaule. C’est trop douloureux pour ne pas hurler, il tombe à terre, l’épée à son tour, loin de ses mains. Il peut juste voir l’ombre du troll s’étirer sur le sol, sans rien comprendre. Ah si … peut être lève-t-il son arme. Coup final. Il vaut mieux fermer les yeux. Ce qu’il fait.

Il les rouvre. Il ne sent plus ni son épaule, ni sa mâchoire. Mais il est vivant, du moins plus vivant que son adversaire à coté de lui, un œil torve et l’autre crevé d’une flèche enfoncée jusqu’à la penne. Ca a du être rapide.

Il sent qu’on le soulève, d’autres uniformes bleus. Il n’arrive pas à détacher son regard du cadavre. L’un des compagnons fracasse les défenses du troll et lui en met le bout d’une dans la main. Il serre.

« Tu vois le jeune, ça t’apprendra à battre retraite. Si tu t’en sors, ne la perd pas …. Qui sait … elle te portera chance. »

A son oreille, la défense.
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Neyelen
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Neyelen


Messages : 3
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MessageSujet: Re: Souvenirs - Neyelen   Souvenirs - Neyelen Icon_minitimeVen 11 Jan - 3:28

[Hrp: Petite note de précision, je construis le BG de mon perso sous forme de récits qui se suivent en fonction des objets qu'il a accroché à son oreille, pour ceux qui l'ont croisé et ont vu son flag. Voilà, en espérant que ça rende plus clair. [Hrp mode off]

Le père


Hinterland- La côte


Ce n’était même plus une maison, mais une masure.
Près de la côte, il ne faisait pas froid et la vieille bouteille de porto tronait sur la table avec son reste de famille, toutes vides. Le soleil s’était couché, il ne restait plus que la lune, au dessus des vagues.

La pièce était dans l’ombre, la faible lumière ne pouvant dépasser la couche de vieille poussière graisseuse sur la triste et unique fenêtre.
Il n’avait rien fait d’autres que de fixer bêtement une partie du plancher, rongé par les mites sous quelques crottes de rat.

Ils ne se regardaient plus avec le père.

Ils ne se regardaient plus depuis que le frère n’était pas revenu.


Dans ce silence étrange, il cru qu’il s’était décidé à rendre l’âme. La respiration rauque et bruyante éteinte.
Il mit du temps à se lever de sa chaise, et debout, il mit encore plus de temps à s’approcher du lit.
Alors qu’il baissait les yeux, un nuage passa et la pénombre grandit. Il tendit sa main vers la chose malade qu’il avait appelée un jour son père.


Le râle et l’œil bleu avaient surgi de l’ombre. La voix abimée du fanatique brisa le lourd silence.
« Tu n’auras pas les anneaux ! Avalés ! »
Le besoin d’air le repoussa sur son vieux matelat, perdant ses restes de vie.


Il avait alors voulu qu’il crève, le geste à portée des doigts. Mais il était déjà mort, il n’avait qu’à le regarder pour le savoir.
… Alors … Que faisait il là ?
Il ne s’était pas posé cette question jusque là.
Il allait partir quand la sensation le cloua sur place.

« Et si lui aussi il terminait pareil ? ….. Seul. »


C’est devant la porte branlante qu’il comprit. Il n’avait pas voulu être là pour le père, mais pour lui. Se rassurer, même si là, la main sur la poignet, il se dégoutait.

Un jour, il s’était promis de ne plus pleurer devant son père. Ce fut la seule fois qu’il fit cet écart.


Il était mort avant l’aube. Il avait regardé et écouté les derniers délires, stoïque et distant.
Il avait bouché le trou et s’était assis dans l’herbe, au bord de la falaise. La lune allait disparaitre, et elle le laisserait seul avec cette dérangeante sensation de tristesse. C’était terminé.


En retournant dans la pièce, les anneaux de famille roulèrent du dessous de l’oreiller.

A son oreille et à son doigt, des anneaux d’argent.
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