[Hrp: Petite note de précision, je construis le BG de mon perso sous forme de récits qui se suivent en fonction des objets qu'il a accroché à son oreille, pour ceux qui l'ont croisé et ont vu son flag. Voilà, en espérant que ça rende plus clair. [Hrp mode off]
Le père
Hinterland- La côte
Ce n’était même plus une maison, mais une masure.
Près de la côte, il ne faisait pas froid et la vieille bouteille de porto tronait sur la table avec son reste de famille, toutes vides. Le soleil s’était couché, il ne restait plus que la lune, au dessus des vagues.
La pièce était dans l’ombre, la faible lumière ne pouvant dépasser la couche de vieille poussière graisseuse sur la triste et unique fenêtre.
Il n’avait rien fait d’autres que de fixer bêtement une partie du plancher, rongé par les mites sous quelques crottes de rat.
Ils ne se regardaient plus avec le père.
Ils ne se regardaient plus depuis que le frère n’était pas revenu.
Dans ce silence étrange, il cru qu’il s’était décidé à rendre l’âme. La respiration rauque et bruyante éteinte.
Il mit du temps à se lever de sa chaise, et debout, il mit encore plus de temps à s’approcher du lit.
Alors qu’il baissait les yeux, un nuage passa et la pénombre grandit. Il tendit sa main vers la chose malade qu’il avait appelée un jour son père.
Le râle et l’œil bleu avaient surgi de l’ombre. La voix abimée du fanatique brisa le lourd silence.
« Tu n’auras pas les anneaux ! Avalés ! »
Le besoin d’air le repoussa sur son vieux matelat, perdant ses restes de vie.
Il avait alors voulu qu’il crève, le geste à portée des doigts. Mais il était déjà mort, il n’avait qu’à le regarder pour le savoir.
… Alors … Que faisait il là ?
Il ne s’était pas posé cette question jusque là.
Il allait partir quand la sensation le cloua sur place.
« Et si lui aussi il terminait pareil ? ….. Seul. »
C’est devant la porte branlante qu’il comprit. Il n’avait pas voulu être là pour le père, mais pour lui. Se rassurer, même si là, la main sur la poignet, il se dégoutait.
Un jour, il s’était promis de ne plus pleurer devant son père. Ce fut la seule fois qu’il fit cet écart.
Il était mort avant l’aube. Il avait regardé et écouté les derniers délires, stoïque et distant.
Il avait bouché le trou et s’était assis dans l’herbe, au bord de la falaise. La lune allait disparaitre, et elle le laisserait seul avec cette dérangeante sensation de tristesse. C’était terminé.
En retournant dans la pièce, les anneaux de famille roulèrent du dessous de l’oreiller.
A son oreille et à son doigt, des anneaux d’argent.